redroad
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Rouge

Comme la poussière qui recouvre nos pieds.
Comme Uluru au lever du jour.
Comme une aurore australe dans la nuit étoilée.

Rouge

Comme notre peau brûlée par le soleil.
Comme le sang d’un kangourou sur la chaussée.
Comme les flammes qui dévorent lentement le bush

Rouge comme le centre de l’Australie.

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Nous voilà à nouveau dans cet immense Outback qui transforme le temps en distance. On ne tente même plus de regarder l’heure ou de savoir quel jour on est. On laisse filer. A ce stade, la destination importe moins que le trajet. Du Sud au Nord par la Stuart Highway, nous suivons les traces de John Mc Douall Stuart, explorateur européen qui a parcouru à pied ce que l’on a du mal à appréhender en voiture…

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Les couleurs chaudes sont trompeuses… Nous sommes en juillet, et l’hiver dans le désert australien est bien froid ! On se réveille un matin sans pouvoir allumer le robinet parce que l’eau a gelé à l’intérieur du van, et le reste de riz qu’on a laissé refroidir hors du frigo est devenu un gros bloc de glace…

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Sel rouillé sur le lac Eyre

Mais le centre rouge nous réserve de belles surprises…

On sait que l’on arrive dans les environs de Coober Pedy lorsque l’on voit se dessiner des milliers de monticules de terre à l’horizon. Ici, les gens creusent…

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Il y a 100 ans, le fils d’un chercheur d’or a trouvé une opale en cherchant de l’eau. Cette découverte a vite attiré des gens du monde entier. Coober Pedy est née, devenant rapidement « capitale de l’Opale ». Le nom de la ville vient d’un mot aborigène qui signifie « homme blanc dans un trou ».

Entre les tas et les trous, on trouve des machines bidouillées, des carcasses de voitures rouillées, des engins de chantier et des centaines de blowers, un engin qui aspire les gravats pour les entasser à côté. Le blower, inventé ici, est devenu l’emblème de Coober Pedy.

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blower

Quand les gens ne creusent pas pour trouver de l’opale, ils creusent pour construire leur maison. Avec 45 degré de moyenne en été, il faut vivre sous terre (pour s’assurer un bon 25 degrés permanent à l’intérieur). Tu peux donc te promener et trébucher sur une cheminée ou une antenne TV !

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Difficile de déplacer le mobilier quand il est directement creusée dans la pierre !

Pourtant, ce cadre inhospitalier attire des gens encore aujourd’hui. Tout plaquer, venir s’installer ici, acheter un permis, choisir une parcelle et creuser en se disant qu’on pourrait peut être bien faire fortune. Faire son trou, quoi. Une drôle de vie au conditionnel…

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Coober Pedy a aussi inspiré le cinéma. En se baladant dans les rues (si on peut appeler ça des rues) on peut trouver des morceaux de vaisseaux et autres restes des tournages.

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Nous laissons derrière nous cette bulle surréaliste pour continuer notre grande traversée du continent. Le long de la route, quelques aires de repos retracent l’histoire de la construction de la ligne de télégraphe qui relierait Adelaide à Darwin : l’Overland Telegraph.

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Uluru

Un détour vers l’Ouest s’impose. Direction Uluru, Kata-Tjuta et King’s Canyon, à la découverte de ces incroyables formations rocheuses. C’est notre premier gros plongeon dans la culture aborigène, plus fascinante encore que ces trésors de la nature. Ce détour vaut bien un article à lui tout seul…

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Toujours un peu plus au milieu de l’Australie nous atteignons Alice Springs. Le bleu pur du ciel contraste avec les tons oranges des Mc Douall Ranges, les montagnes qui surplombent la ville. Nous passons une semaine de helpX à la Happy Farm, avec Rodney et sa famille. Le boulot est physique et assez mal organisé, mais on est content de découvrir la permaculture et d’en apprendre un peu plus sur l’aquaponie. Il faut être sacrément motivé pour venir cultiver la terre dans un endroit qui concentre toutes les pires conditions. Un sol pauvre et dur comme du cailloux, une pluviométrie annuelle de 200 millimètres, des écarts de température énormes entre le jour et la nuit, un soleil qui crame tout en été et le gel qui tombe en hiver… (ou comment faire pousser une salade dans le désert)

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Quand on voit ce que fait Rodney pour manger de bons produits et apporter une solution saine et locale à la communauté (actuellement, les fruits et les légumes que l’on peut trouver à Alice Springs proviennent, au mieux d’Adelaide, à 1500 bornes d’ici…), on se dit qu’on n’a vraiment aucune excuse pour ne pas manger local chez nous… En France, en comparaison, tu fais tomber une graine, elle pousse !

Le centre rouge désertique de l’Australie abrite une vie assez inattendue, forcée de développer des techniques incroyables pour survivre.

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Ici, les arbres perdent leurs branches quand il fait trop chaud, pour économiser de l’énergie. Ici, les femelles kangourou peuvent stopper le développement d’un embryon qu’elles portent si les conditions extérieures sont trop dures, s’il n’y a pas assez d’eau par exemple, et attendre des mois comme ça avant de relancer la croissance… On en apprend encore plus sur cet écosystème à Alice Springs Desert Park.

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Crested pigeon

Les kilomètres passent. Les termitières, de plus en plus hautes, de plus en plus nombreuses, donnent la cadence. Les aigles wedge-tailed (plus grands rapaces d’Australie) battent la mesure.

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Les journées se réchauffent, l’air est moins sec. On range nos bonnets, on sort les chapeaux.

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Les Devil’s Marbles : des cailloux érodés, certains ronds comme des billes, en plein milieu du désert…

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Et d’un coup, tout devient vert.

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Bitter Springs, Matarranka

Comme un plongeons dans les sources chaudes de Mataranka
Comme une tortue dans les gorges de Katherine.
Comme l’abdomen de la petite fourmi des arbres.

Nous entrons dans le Top End…

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Alice Springscentrecoober pedyHappy Farmmatarrankapermaculturerougewedge-tailed

zoomtheglob • 10 octobre 2015


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Comments

  1. Annie 13 octobre 2015 - 6 h 47 min Reply

    Waouh! Bravo pour cet article!
    ça me donne une idée pour un prochain livre: un imagier sur les couleurs d’Australie. avec texte et dessins d’Alice et photos de Benjamin.
    Vous vous partagerez les droits d’auteur.
    Il ne reste plus qu’à trouver l’éditeur.
    Continuez à nous faire rêver
    Bises
    Annie

  2. zoomtheglob 14 octobre 2015 - 20 h 33 min Reply

    Ca pourrait être bien ! Il y a de quoi faire en tous cas avec les couleurs.
    Merci maman 😉

  3. Béatrice et Michel 17 octobre 2015 - 3 h 35 min Reply

    Vraiment bravo! Vous êtes doués pour les images et les textes. C’est de la poésie et un plaisir pour les yeux.

    • zoomtheglob 17 octobre 2015 - 15 h 58 min Reply

      Merci à tous les deux, on prend pas mal de temps pour préparer les articles… du coup on est un peu à la bourre par rapport au compte rendu de nos aventures. Mais on est content que vous puissiez nous suivre un peu quand même 😉

  4. Justine B. 19 octobre 2015 - 22 h 54 min Reply

    C’est tellement beau, tellement différent de notre Europe! Merci de me faire voyager comme ça depuis mon canapé! Et puis c’est vraiment chouette vos textes et vos explications, on ne fait pas que s’extasier devant de jolies choses, on comprends aussi (un peu)!
    Et tes croquis sont beaux et pleins de vie!
    Bref, BRAVO! Et grands bisous fous!

    • zoomtheglob 23 octobre 2015 - 6 h 12 min Reply

      C’est cool si ça te fais voyager un peu, c’est le but. On s’extasie aussi devant cette diversité et cette différence. C’est génial et tellement impressionnant !
      Merci merci et grand bisous fous aussi !

  5. Souvenirs de route | Le blog d'Élice

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